Aujourd’hui, tu es prêt. Ou tout du moins je l’espère. Au fond de moi, après t’avoir entraîné durement au combat pendant plusieurs mois, j’espère que tu seras gagnant. Les paris vont bon train ! Tu dois gagné. Après la pesée, je te prépare au combat final : ergot raboté, tu te pares d’un aiguillon métallique. Et puis je te lance dans l’arène.
Ton adversaire est féroce. Lui aussi joue sa vie. Des minutes interminables s’égrènent alors. Les expressions créoles « Môdé kók la ! » « Bekté’y ! » « Rédi’y’ ! » « konyenn’y ! » « Pa jwé Epi’y’ ! » « Ay’ tiré’y ! » « Alé, pa jwé épi’y ! » sont clamés alentours. Le sang gicle. Les plumes volent… Tu t’essouffles… Tu te bats… Tu te débats… En vain ! Je pensais que tu aurais gagné… Il n’en est rien. Mon bel animal à plumes a perdu. Tu auras joué tes derniers instants en combattant vaillamment.
" Une photographie, c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas."
Martine Frank
Merci à Joël, éleveur passionné, de m'avoir fait partager ce moment de pure tradition martiniquaise.